La transpiration excessive, également appelée hyperhidrose, est une pathologie fréquente et complexante, menant souvent à l’isolement. La gêne de la sueur qui coule et la honte des auréoles sous les aisselles complexent le patient qui, la plupart du temps, a du mal à en parler. Ceci est d’autant plus dommage qu’il existe aujourd’hui de nombreux traitements. Ceux-ci sont choisis en fonction de la gêne ressentie par le patient et de la localisation du problème.
Les produits d’application locale : déodorants, antiperspirants et autres
Il ne faut pas confondre déodorant et antiperspirant.
Les déodorants ont pour seule fonction de masquer les odeurs. Ils ne bloquent pas la production de sueur et ne contiennent pas de sels d’aluminium. Les déodorants peuvent agir sur les bactéries qui provoquent l’odeur de transpiration, masquer l’odeur ou combiner les deux modes d’action.
Les anti-transpirants sont destinés à réduire les émissions de sueur. Ils contiennent la plupart du temps des sels d’aluminium ou de zirconium. Les anti-transpirants agissent en obstruant les conduits des glandes sudorales. Ce mécanisme bloque au moins en partie la transpiration et diminue les odeurs. Un produit peut se dire anti-transpirant s’il réduit la sueur d’au moins 20% sur la moitié des utilisateurs.
Attention, cependant : les sels d’aluminium peuvent induire une irritation de la peau au contact de l’eau. C’est pourquoi il est préférable de les appliquer la nuit en raison de la diminution nocturne de l’activité des glandes sudorales. Aucune étude actuellement n’a fait un lien entre l’usage des sels d’aluminium et la survenue d’un cancer. Néanmoins, la législation européenne limite leur concentration à 0,6% et conseille de ne pas les utiliser sur une peau lésée.
Les traitements topiques à base d’anticholinergiques comme le glycopyrrolate à 2% sont très efficaces mais difficilement trouvables en France.
La pierre d’Alun :
Enfin, à la recherche de produits “naturels”, nombreux sont ceux qui se tournent vers la pierre d’Alun. Il s’agit d’un sulfate de potassium quand elle est naturelle, d’ammonium et d’aluminium quand elle est synthétique. La pierre d’Alun est un déodorant et non un antiperspirant. Elle est assez peu efficace.
L’utilisation de tanins est souvent prescrite pour leur pouvoir astringent mais leur efficacité est très limitée. Ils sont également irritants pour la peau.
L’ionophorèse
L’ionophorèse est un traitement reconnu contre la transpiration excessive. Elle consiste à faire passer un courant électrique au travers de la peau, en faisant baigner les mains ou les pieds dans des petits bacs remplis d’eau dans lesquels circule un courant électrique continu de 15 à 20 milliampères. En cas d’hyperhidrose des aisselles, le traitement est plus complexe car il nécessite l’utilisation d’électrodes avec éponge mouillée à appliquer localement. Les séances durent environ 20 minutes et doivent être répétées trois à six fois par semaine pendant 2 semaines pour atteindre un niveau d’efficacité maximum (une moyenne de 10 séances est nécessaire). L’amélioration est en moyenne de 70 à 80%. Ce palier atteint, les séances peuvent être espacées à une fois par semaine pour stabiliser le résultat. L’ionophorèse soulage grandement les patients qui souffrent d’hyperhidrose palmo-plantaire. Les effets du traitement disparaissent si l’on arrête les séances.
Il existe de nombreuses hypothèses concernant les mécanismes d’action de cette méthode qui demeurent encore peu clairs. Les contre-indications à ce traitement sont la grossesse, les patients porteurs d’un pacemaker ou de matériel métallique dans le corps. Les effets secondaires sont rares et discrets : sécheresse cutanée, fissures, rares éruptions de petites vésicules. Le plus simple est d’acheter un appareil conseillé par le médecin et de faire des séances à domicile.
Les traitements généraux contre l’hyperhidrose
Les anticholinergiques comme l’oxybutynine et le glycopyrrolate sont efficaces contre les problèmes de sudation excessive. Leurs effets secondaires sont relativement fréquents ce qui rend leur utilisation compliquée. On les prescrit en cas d’hyperhidrose majeure en seconde intention si les autres traitements sont inefficaces. Les effets secondaires les plus fréquents sont la bouche sèche, les troubles visuels et la constipation. Les anticholinergiques peuvent être utilisés à faible dose en cas d’hyperhidrose généralisée, après vérification de l’absence de contre-indication. Le patient doit être prévenu des éventuels effets secondaires et doit arrêter son traitement si le rapport bénéfice risque est trop bas.
Les traitements chirurgicaux contre la transpiration excessive
La sympathectomie est une technique qui consiste à coaguler les ganglions de la chaîne sympathique responsables de l’hyperhidrose. C’est une intervention chirurgicale sous anesthésie générale. Cette intervention est très efficace sur les mains, mais très peu en cas d’hyperhidrose des aisselles. Malheureusement, dans 10 à 40 % des cas, elle s’accompagne d’une hyperhidrose compensatrice à distance au niveau du tronc, des membres et du visage, surtout si l’intervention a été bilatérale. La sympathectomie ne se pratique qu’en cas d’hyperhidrose des mains après avoir essayé toutes les autres possibilités.
D’autres techniques chirurgicales au niveau axillaire comme l’excision du tissu cutané, la liposuccion ou le curetage sous-cutané sont d’une efficacité médiocre et ne doivent plus être pratiquées.
La toxine botulique
La toxine botulique est le traitement de choix de l’hyperhidrose localisée lorsque les traitements locaux et l’ionophorèse sont inefficaces. Elle est utilisée depuis plus de 20 ans dans cette indication et représente une importante avancée thérapeutique qui permet une diminution drastique de la sudation et une amélioration rapide de la qualité de vie.
La toxine exerce une action au niveau de la glande sudorale en empêchant la libération d’acétylcholine nécessaire à l’émission de la sueur. Son efficacité est très importante, supérieure à 90%. La production de sueur est bloquée. Mais, malheureusement, cette action est de courte durée (quatre à six mois). Les injections doivent être répétées tous les six mois environ ; après plusieurs traitements, il est souvent possible d’espacer les injections.
Il n’y a aucun effet secondaire pour un traitement d’hyperhidrose des aisselles. Au niveau des mains, le traitement est plus difficile à réaliser car douloureux. De rares cas de faiblesse musculaire ont été rapportés mais toujours transitoire. Le traitement est également très douloureux au niveau des pieds, ce qui le rend très difficile.
miraDry : la technologie la plus avancée pour combattre l’hyperhidrose des aisselles
Approuvée par la FDA (Food and Drug Administration, le plus important comité d’inspection américain), miraDry est la première solution à long terme pour traiter l’hyperhidrose des aisselles. miraDry permet de traiter les patients qui souffrent d’hyperhidrose mais également ceux qui désirent transpirer moins.
C’est une technologie innovante qui réduit la transpiration en chauffant par des micro ondes les glandes sudoripares des aisselles, sans avoir besoin de recourir à la chirurgie. Les micro ondes élèvent la température des glandes qui sont très sensibles à la chaleur. Elles vont s’autodétruire, être éliminées par les voies lymphatiques et n’ont pas la capacité à se reproduire. Le traitement miraDry cible à la fois les glandes eccrines pour réduire la transpiration et les glandes apocrines pour réduire les odeurs. La machine délivre une énergie précise pour chauffer les glandes sudoripares ciblées, les détruisant ainsi efficacement. Tout au long du traitement, un mécanisme de refroidissement est appliqué à la zone affectée pour préserver les structures avoisinantes.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter notre rubrique dédiée au traitement miraDry.
Vous trouverez également dans ces articles des informations complémentaires sur les différents traitements contre l’hyperhidrose :
– Quel traitement pour quelle hyperhidrose ?
– Traitement miraDry : toutes les réponses à vos questions